Intervention de Dominique Potier

Séance en hémicycle du jeudi 3 octobre 2019 à 21h30
Bioéthique — Après l'article 4

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Je n'ai pas été bavard pendant l'examen de ce projet de loi, je crois d'ailleurs que c'est la première fois que je m'exprime. Je le fais en tremblant, parce que dans mes rangs, ma position est pour le moins iconoclaste. Ayant raté un train, tels sont les hasards de la vie, je n'ai pas pu participer au vote sur l'amendement proposé par notre collègue Jean-Louis Touraine, que je connais depuis quelques années et dont les positions philosophiques et politiques sont totalement contraires aux miennes. Nous confrontons nos idées avec amitié et respect, mais je regrette d'avoir manqué le vote sur son amendement, étant arrivé trop tard et n'ayant pas saisi son enjeu.

Je profite de cet instant, sachant que je n'interviendrai peut-être plus dans ce débat, pour vous faire part de ce que je vais publier dans la presse dans les prochains jours. Cette tribune exprime avec le plus de délicatesse et de prévenance possible ma position, que j'aurais eu tort de réserver à la presse et de ne pas exposer dans cet hémicycle.

Notre venue au monde et la fin de la vie ont ceci en commun qu'elles éclairent le sens profond de notre humanité personnelle et commune. Ce sont à ces frontières de l'intime et de l'universel que le projet de loi relatif à la bioéthique envisage d'ouvrir de nouveaux possibles, comme nous le voyons ce soir. Le temps est venu pour chacun de prendre part au débat en conscience. J'exprime mon profond respect et ma gratitude à mon groupe politique, dans lequel ma position est minoritaire, mais ma liberté de vote et d'expression totale.

Je crois profondément à une éthique du dialogue : nous pouvons partager nos doutes et nos convictions sans violence, ni blessure. Madame la ministre, madame la garde des sceaux, je voudrais souligner, comme j'ai déjà eu l'occasion de vous le dire en privé, à quel point j'apprécie la très grande civilité dont le Premier ministre, vous-mêmes, presque tous les rapporteurs et l'essentiel des orateurs font preuve dans ce débat, très profond. J'en ai été le témoin pendant des heures, et cela est à mettre au crédit de l'exécutif et de l'ensemble de nos collègues de la majorité.

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