Si la génétique peut être utile à un dépistage, parce qu'elle donne une signature robuste pour une maladie donnée, la HAS prescrira d'effectuer une recherche génétique. S'il existe, au contraire, une pénétrance variable du gène – c'est-à-dire si le gène ne s'exprime pas forcément – , elle recommandera d'utiliser une autre technique. Laissons les spécialistes et les médecins faire leur travail. Ce n'est pas au législateur de décider des techniques de dépistage. Ne cédons pas au fantasme d'une génétique qui serait à même de régler tous les problèmes. Ce serait donc une grave erreur que d'inscrire dans le projet de loi les dispositions prévues dans les amendements, auxquels je réitère mon avis défavorable.
J'ajoute que je suis loin d'être convaincue par l'exemple des autres pays, notamment anglo-saxons. Dans ces pays, qui n'ont pas de loi de bioéthique, tout le monde peut s'acheter partout son génome. Ce n'est pas le choix que nous avons fait, sans quoi nous ne serions pas en train de discuter ce projet de loi de bioéthique à la française.