Intervention de Xavier Breton

Séance en hémicycle du lundi 7 octobre 2019 à 22h15
Bioéthique — Après l'article 19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Breton :

Ce recul que vous n'avez pas, madame la ministre, nous l'aurons encore moins que vous, car nous n'avons pas votre pratique professionnelle. C'est donc avec beaucoup de prudence que nous abordons cette question du DPI-HLA, aussi appelé double DPI ou « bébé-médicament ». L'argument qui consiste à souligner le faible nombre de cas n'est pas recevable. En matière de bioéthique et d'éthique, nous sommes parfois conduits à légiférer sur des situations particulières, comme ce fut le cas sur le sujet des transferts d'embryons post mortem. Nous passons parfois beaucoup de temps sur ces situations, alors que d'autres fois, au contraire, nous passons beaucoup plus rapidement sur des sujets plus importants, qui concernent des dizaines ou des centaines de milliers de personnes. Mais c'est aussi l'objet de l'éthique que de consacrer du temps à ce type de sujets.

J'ajouterai ensuite que l'argument consistant à dire que si cela ne se fait pas en France, cela se fera à l'étranger, n'est pas un argument. Nous condamnons le moins-disant, le dumping éthique. L'exception française en matière éthique doit être maintenue.

La vraie question est liée à l'efficacité potentielle de cette méthode, qui est constatée, mais qu'il faut mettre en regard de l'utilisation d'un embryon – donc, à terme, d'une personne – comme un moyen et non plus comme une fin. Cette technique fera peser sur cet individu le poids de la possibilité de guérison d'un autre enfant. C'est la raison pour laquelle elle rencontre des réticences. Le sujet, comme vous le soulignez, madame la ministre, renvoie à la sagesse de chacun. Il n'existe pas de bonne réponse sur cette solution qui paraît souhaitable, mais qui recourt à un moyen qui l'est moins.

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