Intervention de Christophe Bouillon

Réunion du mercredi 2 octobre 2019 à 15h05
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Bouillon, rapporteur :

Je salue la nouvelle formule adoptée pour ces auditions menées en application de l'article 13 de la Constitution, dans la mesure où elle permet au rapporteur de poser des questions à la personnalité dont la nomination est proposée et de mettre ses réponses sur la table.

Je salue, monsieur Farandou, la qualité et la précision des vôtres. Vous venez de les compléter par des propos qui nous permettent, en filigrane, de juger de votre parcours, de comprendre les engagements que vous prenez mais aussi vos convictions profondes.

Permettez-moi cette question qui parlera à beaucoup d'entre nous qui nous penchons depuis des années sur les questions ferroviaires : un chef d'entreprise peut-il en cacher un autre ?

Il est vrai que votre parcours est parlant. Vous en avez consacré les deux premiers tiers à l'exercice de responsabilités au sein de l'EPIC, le dernier à la direction de Keolis, grande entreprise de 65 000 salariés dont vous avez augmenté le chiffre d'affaires de 70 %. On devine votre passion pour les transports !

Vous avez indiqué avoir exercé plusieurs métiers, mais il faudra vous habituer, si vous obtenez l'assentiment de notre assemblée, à exercer celui d'auditionné : vous serez en effet régulièrement entendu par notre commission. Pour répondre à l'ensemble des questions qui vous seront posées, vous serez obligé de connaître presque par coeur les 30 000 kilomètres de lignes ainsi que les 3 000 gares de France. (Sourires.)

Pour cette fois, je n'évoquerai pas la ligne Paris-Normandie ni celle de Paris-Le Havre, mais vous verrez que, dès aujourd'hui, mes collègues vous interrogeront, et c'est bien naturel, sur les lignes qui traversent leurs territoires.

Je souhaite évoquer trois dimensions, essentielles pour cette commission : la dimension sociale, la dimension environnementale et la dimension économique.

Il est vrai que le 1er janvier 2020 constituera une rupture en matière sociale. Deux textes majeurs ont été adoptés : la loi du 4 août 2014 portant réforme ferroviaire, qui a fait entrer dans les faits l'idée d'un groupe unifié, et la loi du 27 juin 2018 pour un nouveau pacte ferroviaire, qui a prévu l'ouverture à la concurrence.

Il n'est pas évident, pour un groupe de 370 000 salariés et dans un temps aussi court, d'opérer une transformation et une rupture – je reprends vos mots – aussi importantes. Nous sommes malgré tout attachés à la notion même de groupe unifié. Il faudra donc accompagner ce mouvement énorme et impressionnant, au regard tant de la taille du groupe que de sa longue histoire. Si l'on parle aujourd'hui de « nouvelle » SNCF, nous nous souvenons tous d'avoir fêté les 80 ans du groupe et nous le considérons comme faisant partie de notre patrimoine.

Je salue vos ambitions sur la dimension environnementale : je pense à la neutralité carbone d'ici 2035, à l'interdiction du glyphosate en 2021, à la place que l'on doit accorder au vélo ainsi qu'à l'intermodalité. Tout cela va dans le bon sens. Nous serons cependant très exigeants en la matière.

La dimension économique est par ailleurs essentielle ; elle recouvre pour l'essentiel le fret, au développement duquel, vous l'aurez deviné, nous portons une attention particulière. Des efforts doivent être entrepris en faveur du transport des marchandises par le train.

J'ajouterai trois questions à celles que je vous ai posées. Comment appréhendez-vous la remise du rapport du préfet M. François Philizot sur la question des petites lignes et des gares ? Aurez-vous les moyens de vos ambitions ? Votre accent laisse imaginer une inclination pour le rugby et vous avez dit vouloir jouer collectif, permettez-moi donc de formuler ainsi ma dernière question : comment comptez-vous transformer l'essai ?

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