Vous ne serez pas étonné que mon propos soit marqué par ce que le groupe de la Gauche démocrate et républicaine a déjà indiqué lors du débat parlementaire sur le pacte ferroviaire. Vous serez prochainement chargé de mettre en ordre de bataille la SNCF dans le cadre de l'ouverture à la concurrence. Il a beaucoup été fait état ici de la trajectoire financière à respecter et des 35 milliards d'euros de dettes que l'État reprendra. Je dois souligner que les organisations cheminotes demandaient cette reprise depuis de nombreuses années : il faudrait veiller à ne pas présenter comme une décision naturellement initiée par le Gouvernement ce qui n'est qu'une concession.
Celles qui ne sont plus des grandes entreprises publiques, mais de grandes entreprises au service du public, déploient une argumentation somme toute similaire à la vôtre. Le coeur du projet est de réduire les coûts d'exploitation, donc les coûts de fonctionnement. Cela a des effets, pour le personnel comme pour les services rendus à la population.
Il faut déplorer les décisions qui ont été prises ces derniers mois. Elles concernent aussi bien le service, avec l'annulation des prestations de billets de groupe ou des prestations auto-train, que le recours à la sous-traitance, notamment pour l'entretien des réseaux – ce qui a valu au groupe d'être épinglé récemment. Au même moment, le maintien de lignes, les dessertes et les cadencements sont menacés. Quant aux gares, elles sont au coeur des problématiques, qu'il s'agisse du maintien des guichets ou d'opérations financières qui font polémique, comme à la gare du Nord.
La question du « sac à dos social » se pose aussi. Vous l'avez dit, les cheminots s'interrogent et contrairement à ce que disent certains collègues, le climat social dans l'entreprise est loin d'être apaisé. Nous disposons d'éléments qui montrent que les premières négociations avec les organisations syndicales sont pour l'instant enlisées. Quel est votre point de vue, en particulier sur les débats relatifs aux classifications et aux rémunérations ?
Nous sommes surtout préoccupés par l'augmentation des tarifs, la priorité donnée aux grands hubs et aux principaux axes de transport au détriment des petites lignes et la question des retraites, enjeu majeur qui s'ajoutera aux problématiques sociales.