Monsieur le ministre de l'action et des comptes publics, en lisant les chiffres du projet de loi de finances pour 2020, j'avais à l'esprit un dessin coloré, animé par le crayon de Bercy : le crédit d'impôt sur l'aide à domicile maintenu pour calmer la colère des cheveux blancs, la prudence et le renoncement pour éviter une nouvelle épidémie de samedis jaunes, sans compter les chefs d'entreprise à qui vous voulez en faire avaler des vertes et des pas mûres. Vos calculs réduisant leurs impôts ne prennent pas en compte les rabotages budgétaires : la suppression de la niche sur le gazole non routier, le changement du régime fiscal applicable au mécénat, la disparition du crédit d'impôt pour la transition énergétique, et j'en passe !
Et puis, il y a cette vitrine annonçant la pérennisation de la prime exceptionnelle allant jusqu'à 1 000 euros. Elle est belle, présentable, alléchante. Mais sa promotion subordonnée – en petites lettres – à l'intéressement est une usine à gaz qui ne fera que des déçus du côté des salariés comme des chefs d'entreprise. Pourquoi compliquez-vous une solution simple, que j'avais proposée en octobre 2017 pour récompenser et encourager le mérite et la performance ?