Madame la ministre des solidarités et de la santé, en avril 2017, la Guyane sortait du plus gros mouvement social de son histoire. Dans la foulée, les personnels du centre hospitalier de Cayenne entamaient une grève de soixante-quatorze jours pour exiger des moyens susceptibles de sortir le territoire de son indigence en matière d'infrastructures de santé publique.
De cette mobilisation ont découlé plusieurs engagements du Gouvernement, dont celui de construire des hôpitaux à Maripasoula et à Saint-Georges de l'Oyapock, d'une part, et, d'autre part, celui de transformer le centre hospitalier Andrée-Rosemon, le CHAR, en centre hospitalier universitaire. Cette revendication locale date de 2001.
Or, après que le Président de la République a lui-même enterré les projets d'hôpitaux de Maripasoula et de Saint-Georges, voilà que, par la voix de votre collègue Adrien Taquet, vous enterrez à votre tour l'engagement de doter la Guyane d'un CHU.
Ce faisant, madame la ministre, c'est la sincérité de l'engagement de l'État en Guyane que l'on remet en cause. La situation est gravissime, car la santé ne se marchande pas. Allez-vous donc profiter de la mise en oeuvre de l'ordonnance qui revoit les missions des agences régionales de santé afin de placer au coeur de vos préoccupations l'objectif de préfiguration d'un CHU en Guyane ? Notre détermination commune peut réenchanter le système de santé !