Estimant que la justice ne relevait pas de l'idéologie, vous avez exprimé la volonté de co-construire le plus largement possible les décisions qui vont être prises. Mais l'expérience que nous avons vécue lors de l'examen du projet de loi pour la confiance dans la vie politique ne me pousse pas à l'optimisme quant à votre volonté de collaborer avec le Parlement. Pourriez-vous réaffirmer cette volonté devant l'ensemble des groupes politiques présents dans cette Commission et à l'Assemblée nationale ?
D'autre part, que placez-vous au coeur de la réforme de la justice que vous souhaitez ? Vous avez parlé tout à l'heure des justiciables : c'est certainement la piste qu'il nous faut suivre. Mais je ne suis pas convaincu que l'on puisse réformer la justice sans parti pris idéologique. Depuis quelques années, on nous a plutôt habitués, de part et d'autre de l'échiquier politique, à des approches différentes de cette réforme.
Enfin, la responsabilité des magistrats n'est pas un sujet anodin. Au cours des années passées, la défiance de nos concitoyens à l'égard de la justice s'est exprimée tant à l'encontre des peines dispensées et de la difficulté à les rendre qu'à celle de cette responsabilité. Comment les magistrats assument-ils les décisions qu'ils rendent ? Comment la République peut-elle leur demander des comptes ?