Nous souhaitons prévoir un délai entre le dépôt de plainte et le début des actes d'enquête. En effet, pour avoir examiné un certain nombre de témoignages des proches des femmes tombées sous les coups de leur conjoint, il semblerait que, dans plusieurs cas, la violence soit la conséquence directe d'une convocation par la police. Je m'explique : la victime se rend au commissariat pour porter plainte ; l'officier de police enregistre la plainte et, un ou deux jours plus tard, poursuit son travail en appelant le conjoint, qui apprend ainsi que sa compagne a entamé une procédure contre lui. Cela peut déclencher de sa part une violence extrême, qui a pu parfois se révéler fatale.
Le présent amendement vise donc, par une mesure très simple, à protéger efficacement la victime : dès lors qu'elle porte plainte, il faut attendre qu'elle soit sous protection avant que l'officier de police ne lance l'enquête et donc ne prenne contact avec l'auteur présumé des violences. Un tel dispositif est tout à fait compatible avec le droit en vigueur.