L'hébergement des victimes est un enjeu crucial, car, pour ces dernières, c'est un élément clé du processus de sortie des violences. Si la victime peut, par principe, bénéficier de la jouissance du domicile commun, elle peut aussi souhaiter quitter ce domicile.
Les raisons qui motivent un tel choix sont multiples ; il faut les respecter. Cette décision peut correspondre à une volonté de quitter le lieu où des exactions ont été commises, de s'extraire d'un voisinage complice par son silence, ou encore de la nécessité de fuir un logement connu de l'agresseur. Nous devons toujours soutenir la victime, et lui proposer une solution adaptée à sa situation.
La proposition de loi offre une occasion qu'il faut saisir d'avancer en la matière. Il est important de ne pas perdre de vue que, si l'hébergement d'urgence est un enjeu essentiel, l'hébergement de moyen et de long terme est tout aussi important. C'est pourquoi je soutiendrai plusieurs amendements qui poursuivent des objectifs de bon sens sur lesquels j'ai eu l'occasion d'alerter le ministre chargé de la ville et du logement.
Comment accepter que, dans les Hauts-de-Seine, l'année passée, une femme battue ait été expulsée de son logement pour tapage du fait de ses cris ? Comment accepter que, dans le Val-d'Oise, un logement social soit refusé à une femme victime de violences parce que son nom apparaît toujours sur le bail social de son conjoint violent ? Il faut mettre fin à ces dysfonctionnements. La loi peut y aider, mais la prise de conscience collective est tout aussi importante. Je veux donc insister de nouveau sur le volontarisme politique nécessaire sur le terrain, au-delà du travail législatif que nous accomplissons aujourd'hui.