Intervention de Valérie Boyer

Séance en hémicycle du jeudi 10 octobre 2019 à 15h00
Violences au sein de la famille — Après l'article 10

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Boyer :

Cela me surprend beaucoup que nous nous écartions de la logique des débats de cette journée. En commission, Mme Tamarelle-Verhaeghe et moi n'avions pas tout à fait la même façon d'aborder le sujet, mais nous voulions parvenir au même objectif. Aujourd'hui, si l'on veut mieux préserver les personnes, les familles victimes de violences conjugales, si l'on veut avancer sur ce sujet, il est bien évident que la place de l'enfant doit être prise en compte.

Ne pas considérer l'enfant comme une covictime des violences conjugales, c'est envoyer un message négatif aux familles qui souffrent, mais surtout aux parents violents. Cela ne correspond pas par ailleurs aux objectifs fixés par le Premier ministre lors du Grenelle des violences conjugales, où il avait parlé sans ambages de l'enfant, et de l'enfant victime des violences conjugales.

Je comprends que cet amendement, venant de notre groupe, ne vous donne pas entière satisfaction ; mais je suis tout de même surprise que l'on n'arrive pas à progresser sur cette question, éminemment importante, de la protection des plus faibles. Je le répète, 80 % des femmes victimes de violences conjugales sont des mères. Les enfants souffrent et présentent des lésions même s'ils ne sont pas témoins des violences subies par leur mère. Comment espérer, comment organiser une prise en charge effective de l'enfant dans les affaires de violences conjugales s'il n'est pas considéré comme victime ?

Les violences subies par la mère et ses répercussions sur l'enfant ne sont pas le même fait : il y a là un cumul idéal de qualifications qui permettrait de réserver à l'enfant la place qu'il mérite, qui permettrait à la société de montrer qu'elle veut réparer cet enfant, covictime au sein d'un foyer en proie à la violence conjugale. C'est pourquoi, mes chers collègues, je vous invite à évoluer sur ce point.

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