Intervention de Marie Tamarelle-Verhaeghe

Séance en hémicycle du jeudi 10 octobre 2019 à 15h00
Violences au sein de la famille — Après l'article 10

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Tamarelle-Verhaeghe :

Notre objectif n'est pas d'accroître la peine de l'agresseur, mais de clarifier la situation et surtout de déculpabiliser les enfants. Les enfants ont toujours tendance à prendre pour eux ce qui ne relève pas d'eux. Si je suis témoin de violences chez moi, je vais me dire que je n'ai pas fait ce qu'il fallait pour les empêcher, ou peut-être que mon comportement a contribué à envenimer la relation entre mes parents. Bref, je prendrai sur moi ce qui ne m'appartient pas.

C'est pourquoi établir légalement ce statut de victime rendrait les choses plus claires. Il ne s'agit pas tant d'ajouter des années de prison à l'agresseur que de donner un point d'appui au travail de réparation et de résilience de l'enfant. Comme chez les victimes d'agression sexuelle ou d'inceste, c'est la première pierre qui doit être posée. Lorsqu'on entame des soins sans que les choses aient été clairement établies, on perd beaucoup de leur efficacité, voire on n'avance pas.

Pour moi, c'est là que se situe l'enjeu : faire en sorte que dans l'esprit de l'enfant, quand bien même il garderait des liens affectifs avec l'agresseur, le caractère répréhensible de l'acte et son propre statut de victime soient bien nets, bien distincts.

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