Intervention de Stéphane Le Foll

Réunion du mercredi 18 octobre 2017 à 16h15
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Le Foll :

J'ai bien entendu, Madame la ministre, que rien n'avait été fait avant et que tout allait être fait maintenant. Vous avez dit qu'il fallait se parler sans tabou. Vous avez parlé d'un grand nombre de choses mais vous avez oublié certains sujets qui, pourtant, sont essentiels.

Si vous avez parlé de l'efficacité technologique permise par le numérique - qui fait partie des tropismes de la nouvelle majorité - vous n'avez par contre à aucun moment évoqué la photosynthèse, l'agriculture et la forêt, qui jouent un rôle central dans la captation du carbone. J'avais proposé, alors que j'étais ministre, un plan sur la bioéconomie, qui vise à développer l'utilisation de l'énergie solaire à partir de la photosynthèse pour mettre en oeuvre des stratégies de biomasse et de produits biosourcés, produits biosourcés qui permettront de remplacer les plastiques fabriqués à partir d'hydrocarbures.

Parmi ces produits biosourcés, on parle beaucoup de l'utilisation du lin ou encore du chanvre mais il faut aussi mentionner le bois, utilisé dans la construction. Un mètre cube de bois utilisé dans la construction permet le stockage d'une tonne de carbone. Le principe selon lequel la forêt participe à la réalisation d'un objectif d'intérêt général et permet de lutter contre le réchauffement climatique a été inscrit dans la loi du 13 octobre 2014 d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt. De ce fait, la loi imposait l'incorporation de bois dans la construction de logements, mais cette disposition a été censurée par le Conseil constitutionnel au motif qu'imposer le choix d'un matériau particulier portait atteinte aux libertés. Allez-vous reprendre ces dispositions ?

En effet, la lutte contre le réchauffement climatique implique non seulement de réduire les émissions mais aussi de réduire le taux de carbone qui est actuellement dans l'atmosphère. Or seuls les sols agricoles et la forêt permettent cela, grâce à la transformation qui est effectuée par la matière végétale et la photosynthèse. Je vous invite à soutenir l'initiative 4 pour 1 000 sur le stockage de carbone, que j'avais présentée à la COP21. Il y aura une journée dédiée à cette question à la COP23 à Bonn. Si le ministre d'État que j'ai convié à cette journée ne peut venir, ce sera avec un grand plaisir que je vous inviterai à discuter des enjeux de couverture des sols et de modèle agricole.

Je souhaite également aborder le sujet du glyphosate. La question n'est pas celle de trouver une alternative chimique au glyphosate – qui pourrait être pire – mais une alternative au modèle de production. Dans la loi du 13 octobre 2014 d'avenir pour l'agriculture, la France s'est fixée comme objectif de mettre en place une agriculture agroécologique, c'est-à-dire une agriculture qui utilise la photosynthèse et des mécanismes naturels, pour assurer sa production. Que comptez-vous faire en matière d'agroécologie, pour atténuer la présence de carbone dans l'atmosphère ?

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