Madame la ministre, vous expliquiez la semaine dernière que la droite républicaine dérivait vers l'extrême droite car je vous cite : « Ils ont eu les mêmes mots que les députés du Rassemblement national qui posaient des questions à Sylvie Goulard » et qu'en cela la droite cherchait à régler des comptes. Voulez-vous dire que les députés Les Républicains, membres de la principale force politique au Parlement européen, n'auraient pas dû interroger Mme Goulard, désignée commissaire européen par le Président de la République, sur ses activités passées ? Pensez-vous qu'il est illégitime de se demander pourquoi l'enquête en cours l'empêche d'être ministre en France mais lui permet d'être commissaire à Bruxelles ? Estimez-vous que ce n'est pas le rôle des députés européens de pointer une contradiction entre ses propos de 2014 où Mme Goulard estimait que les États ne doivent envoyer à Bruxelles que des personnalités irréprochables et sa réponse écrite où elle refuse de démissionner avant d'être potentiellement condamnée dans dix ans ? Madame la ministre, vous n'êtes plus coordinatrice de la majorité à l'Assemblée, vous être secrétaire d'État et à ce titre vous représentez notre pays et portez sa parole. Il n'y a pas de vendetta politique. Il y a uniquement des interrogations légitimes, partagées par l'ensemble des groupes européens à l'exception du vôtre. Dire comme Yannick Jadot que le Président Macron a fait une erreur en nommant Sylvie Goulard ou comme notre collègue Jean-Louis Bourlanges que le problème Goulard est massif, ne fait pas du Modem ou des Verts des partis proto-populistes. Il s'agit simplement de s'inquiéter d'une situation perdant-perdant pour la France : confirmée Sylvie Goulard sera affaiblie, invalidée la France subira un terrible camouflet.
Députée, vous aviez voté la moralisation de la vie publique, interdisant aux députés d'exercer une activité de conseil en plus de leur mandat. Sylvie Goulard a exercé une telle activité payée 10 000 euros par mois, en plus de son mandat européen entre 2013 et 2016. Pourquoi vouloir faire porter aux députés européens Les Républicains les conséquences des turpitudes du choix amoral du Président Macron ?