Monsieur le ministre, le premier rôle de l'État est d'assurer la sécurité de nos concitoyens. Le pacte républicain repose sur la confiance des citoyens dans la parole de l'État, donc de l'exécutif. Par trois fois en l'espace de quelques semaines, votre parole a été remise en cause par l'épreuve des faits, quelques heures seulement après une intervention de votre part. Ce fut le cas avec la pseudo-attaque de la Pitié-Salpêtrière, l'explosion de l'usine Lubrizol de Rouen et encore, la semaine dernière, avec le drame de la préfecture de police de Paris. Dans ces conditions, pensez-vous avoir encore la confiance des Français, la crédibilité suffisante pour les rassurer, lorsque vous dites que tout est fait pour assurer leur sécurité ? Mon propos n'est pas de demander des têtes mais de savoir comment vous pensez restaurer le lien de confiance qui, apparemment, au fil du temps, s'est rompu.
Par ailleurs, la presse, dont vous avez parlé tout à l'heure, révèle l'émoi qui s'est emparé des hauts fonctionnaires de la préfecture de police de Paris lorsqu'ils ont constaté que les terroristes avaient accès à la liste des policiers infiltrés dans les mosquées salafistes. Pouvez-vous nous dire si, oui ou non, l'auteur des faits disposait de cet accès ?