Écoutez plutôt mon raisonnement ! L'objectif de cet amendement est d'évaluer les trois premières lois de finances de la nouvelle majorité.
Si l'on fait la somme des mesures structurelles en matière de dépenses, on aboutit à 1 point de produit intérieur brut au terme des trois ans, soit 24 milliards d'euros. Quant aux mesures nouvelles en recettes – les recettes baissent – , elles représentent 1,1 point.
Qu'est-ce que cela signifie ? Que les efforts pour redresser les finances publiques, qui devaient nous permettre d'atteindre environ 20 milliards d'euros – rappelez-vous le débat d'orientation budgétaire de juillet 2017, au début de la législature – , n'ont pas suffi, loin de là. Nous sommes autour de 7 milliards par an, soit environ le tiers de l'effort attendu. En outre, les modestes efforts de réduction de la dépense ont été entièrement utilisés pour des baisses d'impôts.
Il faut choisir dans la vie ! Les nombreux gouvernements que j'ai connus, depuis vingt-six ans, n'ont jamais fait suffisamment d'efforts sur la dépense. Cela fait tellement plaisir de baisser les recettes. Nous en sommes à nouveau là aujourd'hui : les modestes marges de manoeuvre obtenues en trois ans, soit 23 milliards, ont été entièrement utilisées à réduire les recettes.
C'est un simple constat, qui figure d'ailleurs à la page 12 de l'avis du Haut Conseil des finances publiques relatif aux projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale pour 2020. Nous ne pouvons pas continuer ainsi.