Intervention de Bruno le Maire

Séance en hémicycle du lundi 14 octobre 2019 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2020 — Article 11 (appelé par priorité)

Bruno le Maire, ministre de l'économie et des finances :

Elle consiste bien, nous l'assumons, à soutenir les entreprises afin qu'elles créent des emplois, en tenant compte de leur taille et en demandant un effort particulier à celles réalisant plus de 250 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Je veux rassurer le président Woerth sur ce point : nous pensons évidemment que ce sont les entreprises qui créent des emplois, et que soutenir les entreprises, c'est soutenir l'activité sur les territoires et la création d'emplois. Le président Renson nous ayant rappelé que nous disposions de peu de temps, je ne dresserai pas l'inventaire à la Prévert de toutes les mesures que nous avons prises en faveur des entreprises : suppression de toutes les charges au niveau du SMIC, suppression de la taxe à 20 % sur l'intéressement, baisse de l'impôt sur les sociétés à 25 % en 2022, transformation du CICE en allégement de charges définitif, mesures réglementaires prises dans le cadre de la loi PACTE, plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises afin d'alléger les règles pesant sur les PME – simplification des seuils, délai de cinq ans en cas de franchissement de seuil. Tout cela fait une politique résolument favorable aux entrepreneurs, pour qu'ils créent de l'emploi sur nos territoires.

M. Roussel soulève, comme souvent, une question fondamentale lorsqu'il évoque les délocalisations.

Comment y répondre et éviter ce que nous avons effectivement observé depuis une dizaine d'années – reconnaissons-le – , à savoir 1 million d'emplois industriels supprimés, cent usines qui ferment chaque année, des situations comme celle de Michelin à La Roche-sur-Yon, qui sont déchirantes pour chacun, en particulier pour les salariés, ou encore les combats comme celui que je mène actuellement avec General Electric sur le site de Belfort ?

D'abord, nous devons savoir où nous nous positionnons. J'ai une conviction profonde : le seul positionnement valable pour l'industrie française, qui permettra de garder des usines et des emplois en France, c'est le haut de gamme, qui implique de l'investissement dans les technologies. C'est sur ce segment qu'il faut baisser l'impôt sur les sociétés, parce que cela rétablit la profitabilité des entreprises et leur permet d'investir. La meilleure nouvelle enregistrée en France sur ce front durant les trois dernières années, c'est que l'investissement des entreprises n'a jamais été aussi élevé depuis dix ans. Elles peuvent alors investir, innover, et se positionner sur des gammes où nous sommes compétitifs. Celles qui ne le font pas n'ont aucune chance de s'en sortir, nous le savons tous.

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