Il faut absolument parvenir à ce qu'elle s'en sorte. Elle le peut parce qu'elle est forte ; elle le peut parce que les agriculteurs et les agricultrices sont des hommes et des femmes qui aiment leur métier et qui sont capables d'avancer. Mais elle n'en sortira pas seule : nous devons, au sein de l'Union européenne, mettre fin au dumping et réduire les disparités entre les États membres. De même, il faut que les standards et les forces des agricultures française et européenne leur permettent de rayonner et d'être compétitives au niveau mondial.
S'agissant du volet français de l'agriculture, les États généraux de l'alimentation – EGA – , auxquels ont participé des milliers de personnes, ont permis de rassembler tous les acteurs de la filière, d'amont en aval. Plusieurs enseignements très clairs en ont été tirés : tout d'abord, il faut relever le revenu des agriculteurs au-dessus du plancher actuel et assurer une meilleure répartition de la valeur. C'était l'enjeu des EGA, cela a été inscrit et adopté dans la loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, dite EGALIM.
La première année, qui a vu l'application de la loi et des ordonnances, était une année d'expérimentation : c'est aujourd'hui que les choses commencent réellement. Elles commencent avec les discussions sur les marques de distributeur ; elles se prolongeront, en fin d'année 2019 et début d'année 2020, avec les négociations commerciales. C'est là, avec l'inversion de la construction des prix et la mise en place par les filières des indicateurs de prix, que nous devrons parvenir à une meilleure répartition de la valeur économique pour les agriculteurs.
Deuxièmement, ainsi que cela figurait dans le titre II de la loi EGALIM, il faut que la transition agroécologique soit encore plus prégnante dans l'ensemble de l'agriculture française. Aujourd'hui, nous demandons beaucoup aux agriculteurs et aux chambres d'agriculture.