Il est d'usage, c'est même la règle, monsieur le président, qu'on donne la parole aux orateurs des groupes lorsqu'ils sollicitent le bénéfice de cette disposition du règlement.
Je souhaitais m'adresser à nos collègues de La République en marche sur la question du monopole syndical.
Nous avons tous participé, les 11 et 18 juin, à une élection qui fait aujourd'hui de nous les représentants de la nation. Personne ici n'imagine une seule seconde une disposition légale qui nous aurait empêchés d'être candidat à cette élection à l'Assemblée nationale au motif que nous n'appartiendrions pas à l'une des formations, l'un des partis, l'un des mouvements bénéficiant d'un monopole de candidature. Si le monopole syndical existe pour un certain nombre d'élections sociales, un tel monopole n'existe évidemment pas pour les élections politiques.
Vous qui êtes censés incarner ici le renouveau, le nouveau monde, la nouveauté, le vent printanier de la démocratie, n'êtes-vous pas choqués par ce monopole syndical ?
J'entends l'argument juridique de Mme la ministre : une stipulation d'une convention de l'OIT nous interdirait sans doute aujourd'hui de voter la suppression du monopole syndical. Mais tout de même, sur le fond, il y a là quelque chose d'extrêmement choquant, un verrou à la démocratie sociale, un véritable cadenas législatif qu'il faudra un jour faire sauter. Je m'étonne vraiment que les députés du groupe La République en marche soient si peu sensibles à la nécessité de supprimer cette disposition.