Intervention de Jean-Michel Clément

Séance en hémicycle du mardi 22 octobre 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation des agriculteurs

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Michel Clément :

Hier soir, monsieur le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, vous avez reculé sous la pression conjuguée des organisations professionnelles agricoles et du Parlement et renoncé aux coupes budgétaires dans le financement des chambres d'agriculture. Ces moyens sont plus que nécessaires pour accompagner la transition des modèles agricoles, une nécessité que le groupe Libertés et territoires avait déjà soulignée.

Mais, plus généralement, c'est la vision politique qui fait défaut dans votre manière de gérer les questions agricoles. Les agriculteurs vous le rappellent encore aujourd'hui en manifestant devant les préfectures. La loi EGALIM n'a rien réglé : les grandes centrales d'achat continuent d'imposer leurs conditions, la valeur ajoutée est toujours aussi mal partagée et la variable d'ajustement des prix reste trop souvent le producteur lui-même. L'agriculture doit engager les réformes de structure qui sont nécessaires. Elle y est prête.

Sans remettre en cause la vision exportatrice de la France pour son agriculture dans les domaines où elle est particulièrement performante, nous considérons qu'il est tout aussi urgent d'encourager la production locale et de permettre sa consommation au plus près des territoires. Je pense ici aux zones intermédiaires, incapables de trouver leur place dans la mondialisation des marchés agricoles. Je pense aussi à tous ceux qui sont conscients qu'il est nécessaire de préserver la ressource qu'est la terre et la santé de la population. Je pense également à tous ceux qui sont prêts à remettre en cause leur modèle de production, pourvu qu'ils soient accompagnés.

L'agriculteur qui refusait hier de se voir en jardinier du paysage a aujourd'hui conscience des services collectifs qu'il rend à la société. Ces services doivent être reconnus et la réforme de la PAC qui s'annonce doit acter cette reconnaissance. Monsieur le ministre, sachant que la France est riche de ses territoires et de ses différents modèles agricoles, comment comptez-vous accompagner cette indispensable transition au plus près des territoires ?

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