Adrien Quatennens l'a dit, notre groupe est opposé à l'article 4. L'industrie pharmaceutique et ses dirigeants se portent bien. Malgré un salaire en baisse, Olivier Brandicourt reste l'un des patrons les mieux payés du CAC 40. Le média Bastamag révèle que, en 2018, le groupe Sanofi a versé près de 5 milliards d'euros à ses actionnaires sous forme de dividendes et de rachats d'actions, soit 114 % de ses bénéfices ! Cette année encore, les dividendes sont en hausse.
Mais Sanofi est bien plus tourné vers la rémunération de ses actionnaires que vers la R& D – recherche et développement – de nouveaux produits. Malgré un chiffre d'affaires en croissance, l'entreprise a licencié, depuis environ dix ans, 1 800 salariés. En 2019, plusieurs centaines de suppressions d'emplois ont été faites dans les fonctions support, chez les commerciaux et, une nouvelle fois, dans la R& D. Cette politique largement tournée vers la rémunération des actionnaires pèse lourdement sur les capacités d'innovation et d'emploi de l'entreprise. Il serait sage que notre assemblée demande aux industriels de revoir leurs ambitions.
Rappelons que les bénéfices de Sanofi, comme ceux de l'industrie pharmaceutique, sont en partie issus des fonds publics dédiés à la santé et à la sécurité sociale.
Ainsi, en 2017, le laboratoire Sanofi a bénéficié de 561 millions de remboursements de l'assurance maladie française. Ce n'est pas à notre système de santé d'augmenter les marges des laboratoires et leur budget de R& D, mais bien aux actionnaires de modérer leurs appétits, s'ils ne veulent pas tuer ce qui leur sert de poule aux oeufs d'or.
L'amendement propose de supprimer l'article 4, qui ne fixe pas de façon suffisamment importante les contributions des laboratoires à la sécurité sociale.