Au-delà de la question du sel nitrité, il s'agit de la santé et du bien manger français, dont tout le monde sur ces bancs défend une certaine vision, quelles que soient les opinions sur cet amendement en particulier.
Nous avons tous un jour, faute de temps, mangé du jambon et des coquillettes avec nos enfants. Dans les supermarchés, le jambon est souvent un produit accessible aux familles les plus humbles, les plus pauvres. On a célébré l'amour de la bonne chère de Jacques Chirac ; je connais bien son cuisinier, Bernard Vaussion, qui a travaillé quarante ans à l'Élysée. Jacques Chirac avait avec la France un rapport lié à l'alimentation. Il aimait manger parce qu'il avait compris qu'en politique, la relation qu'un président, un élu, doit avoir avec les Français passe par le bonheur français de bien manger.
Cet amendement n'est pas un grand amendement, mais c'est en luttant pied à pied, produit par produit, petit amendement par petit amendement, que l'on défend une certaine idée du bien manger français, et je serai toujours ici, parmi vous, pour le faire ! Le sel nitrité ne constitue pas un danger en soi : c'est son association au fer contenu dans la viande qui crée un risque de santé publique pour nos intestins. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est l'OMS, l'Organisation mondiale de la santé !
Or qui achète, au supermarché, le jambon à bas prix contenant des additifs nitrés ? Les pauvres ! Les plus pauvres ! Car les industriels dignes de ce nom ont trouvé d'autres solutions ! Ne nous parlez pas de botulisme, comme le font depuis deux jours les lobbyistes qui, hier encore, ont adressé à chaque député des informations erronées ! Cet amendement passera ou ne passera pas, mais il pèsera sur la conscience de ceux d'entre nous qui s'y seront opposés !