Comme mon collègue, je vais proposer une mesure de justice qui ne devrait pas laisser la majorité indifférente.
Dans les trois premiers budgets proposés au vote de cette assemblée par l'actuelle majorité, 22 milliards d'euros de pouvoir d'achat ont été redistribués. Les 10 % de ménages les plus pauvres en ont bénéficié à hauteur de 1 %, c'est-à-dire qu'ils ont touché 10 fois moins que leur part dans la population. À l'inverse, les 1 % des ménages les plus riches ont pris 6 % de l'enveloppe, c'est-à-dire qu'ils ont touché 6 fois plus que leur part dans la population. Quant aux 0,1 % des Français les plus riches, ils ont eu 3 % de cette redistribution, c'est-à-dire 30 fois plus que leur poids dans la population.
C'est pour cela que je me dis qu'à chaque fois que nous allons proposer une mesure de justice pour réduire les inégalités, creusées depuis le début du quinquennat, les progressistes – même l'appellation n'est peut-être qu'un fard – pourraient s'y reconnaître.
Voilà pourquoi nous proposons, nous aussi, de porter de 20 à 30 % le taux de prélèvements sur les actions gratuites. Il n'y a pas eu d'étude d'impact mais la perte de recettes a été évaluée à 120 millions d'euros par an. Étant donné la situation des comptes de la sécurité sociale, cette somme permettrait de contribuer à la satisfaction de demandes sociales formulées notamment par l'hôpital public.