L'article 41 prévoit de supprimer le certificat médical de non contre-indication à la pratique sportive. Or, en 2018, le Conseil économique, social et environnemental indiquait, dans son avis intitulé « Pour des élèves en meilleure santé », que les visites médicales obligatoires n'étaient pas toujours assurées. Partant de ce constat, vous avez dû penser qu'il serait plus logique de les supprimer alors qu'il aurait fallu, au contraire, prendre des mesures pour redonner tout son sens à la visite médicale. Cette dernière devrait être un passage obligé, d'autant qu'il n'est pas rare qu'elle soit, dans l'année, la seule rencontre avec un personnel médical pour certains enfants ou adolescents. Elle pourrait également être un moment privilégié entre l'enfant et le médecin, qui en profiterait pour prodiguer à son jeune patient qui se destine à une pratique sportive des conseils de prévention sur l'usage de son corps ou les pratiques dangereuses, par exemple.
En supprimant l'obligation de renouveler le certificat médical, vous prenez le risque d'espacer encore davantage les visites médicales et vous n'oeuvrez pas en faveur de la santé des enfants et des adolescents, d'autant que le nombre de médecins scolaires est en chute libre, comme l'a rappelé Paul Christophe, et que ce n'est pas dans le milieu scolaire que la situation sera rattrapée.
Vous semblez inviter nos concitoyens à évaluer eux-mêmes leur santé, sans l'intervention d'un médecin, ce qui pose un vrai problème. Là où vous voyez une simple formalité dont on peut se passer, nous voyons un véritable rendez-vous auquel il faudrait redonner toute sa place pour que les enfants et les adolescents de notre pays continuent de s'adonner au sport en toute sécurité.
Cette mesure problématique nous semble répondre davantage à un souci d'économie que de santé publique ; c'est pourquoi nous la combattons.