Madame la ministre, vous connaissez déjà mon engagement en faveur des proches aidants. J'ai eu l'opportunité, en décembre 2017, de vous proposer un texte portant sur le don de congés entre collègues. En décembre dernier, j'étais le rapporteur de la proposition de loi de notre collègue sénatrice Jocelyne Guidez sur l'indemnisation de congé de proche aidant.
Je ne peux pas passer sous silence le travail des nombreux parlementaires qui se sont investis sur ce sujet, en particulier Pierre Dharréville et Nathalie Elimas, qui ont tour à tour soumis des propositions de loi à notre examen. Je tiens aussi à saluer l'engagement du Gouvernement sur ce sujet, dont témoigne la présentation de la stratégie de mobilisation et de soutien des proches aidants, le 23 octobre dernier, à laquelle vous m'avez convié, ainsi que Mme Vidal.
Nous nous retrouvons évidemment dans les priorités que vous avez définies, au premier rang desquelles la nécessité d'aider les proches aidants à se reconnaître comme tels, mais aussi l'importance de centraliser et de mieux identifier les dispositifs existants. Parmi les priorités figure aussi l'amélioration des dispositifs d'aide au répit et du parcours de vie professionnelle.
J'y ajouterai, pour ma part, le sujet de la formation, qui reste un maillon faible du dispositif – je pense aux gestes et postures, et à tout ce qui nous empêcherait de tomber dans une maltraitance verbale ou gestuelle qui pourrait résulter d'un manque de formation des aidants. Je suis également sensible au sujet de la formation professionnelle des aidants contraints de cesser leur activité ; pour éviter que la perte de compétence associée à cet arrêt n'entraîne un licenciement, nous devons proposer de meilleurs accompagnements en termes de formation, dans le cadre du retour à l'emploi. Les sondages montrent en effet que la poursuite ou la reprise d'une activité professionnelle constitue une priorité pour une très grande partie des aidants.
Permettez-moi tout de même, madame la ministre, d'exprimer un tout petit bémol – en effet, rien n'est parfait, ce qui ne peut nous inciter qu'à progresser. Certes, je suis le premier à souscrire à votre proposition d'inscrire dans la loi l'indemnisation du congé de proche aidant et à la faire entrer concrètement en vigueur, mais je crains que le délai de trois mois, même s'il ne s'agit que d'une première étape, ne puisse répondre à l'ensemble des besoins d'accompagnement.