Le ministre Le Drian présente toujours l'audiovisuel extérieur comme un outil de la puissance française – le soft power, comme il dit – indispensable au rayonnement de notre pays. On aurait donc pu s'attendre à ce que le budget de l'audiovisuel extérieur soit en augmentation. Or, il n'en est rien. Pourtant, je sais, pour l'avoir vécu, que, lors de la révolution tunisienne, les Tunisiens ne regardaient que France 24 car ils considéraient que c'était, pour eux, le moyen de connaître la vérité sur ce qui se passait dans leur pays. Cela veut dire quelque chose : le crédit de l'audiovisuel extérieur français est important et son rôle vital !
J'adore le vocabulaire qu'on emploie parfois dans notre commission. On a parlé de « trajectoire arbitrée ». En clair, cela signifie que toutes les lignes de crédits sont en baisse, et l'on considère que c'est positif. Non ! Une telle trajectoire est scandaleuse car, cela a été dit par Jérôme Lambert, le rôle que joue notre audiovisuel extérieur est important.
J'ajoute, puisque les députés du groupe GDR ont déposé un amendement à ce sujet, que, même si un euro est un euro – ce n'est pas un communiste qui vous dira le contraire –, la diminution de la contribution à l'audiovisuel public est symbolique pour les Français mais représente une baisse de recettes de 30 millions pour le service public de la télévision.
Par ailleurs, je tiens à dénoncer l'arrêt de la diffusion de France Ô. Certes, cette chaîne ne relève pas de l'audiovisuel extérieur de la France, mais elle établit un lien extraordinaire entre les Caraïbes et la Métropole.
Diminution des ressources, menace sur la redevance qui soutient ces outils d'influence, une réforme à venir qui semble inquiétante pour les chaînes internationales : tout nous conduit à voter contre ces crédits, comme nous y invite Alain David.