Intervention de Bertrand Pancher

Réunion du mercredi 23 octobre 2019 à 15h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

Monsieur le ministre, le paquebot de l'éducation nationale est bien entretenu, il est modernisé, mais il reste un paquebot à commandement unique.

Nous devons, bien entendu, nous réjouir que ce paquebot soit bien entretenu et modernisé, avec des moyens supplémentaires, moyens conformes d'ailleurs aux orientations que vous nous avez données. Ce sont des orientations de bon sens que nous ne pouvons que partager : formation des jeunes ; possibilité, pour tous, de disposer des acquis fondamentaux ; possibilité de s'adapter à une société qui évolue vite, voire trop vite ; possibilité de devenir des citoyens engagé. Je me réjouis donc de cette augmentation de crédits.

Cependant, ces crédits sont-ils suffisants, compte tenu des réformes en cours et à venir ? L'avenir nous le dira, mais je souhaite dès maintenant vous poser quelques questions.

Le dédoublement des classes en REP et REP+ est une bonne mesure, avec des effets positifs. Il convient de saluer ces résultats et d'espérer que les efforts seront maintenus, notamment là où les besoins sont les plus importants – je pense à la Guyane et à la Seine-Saint-Denis.

Ma principale question est la suivante : ces crédits seront-ils suffisants pour appliquer les mesures annoncées, qui demanderont de nombreuses créations de postes ? 6 000 postes sont nécessaires pour étendre le dédoublement des classes en grande section de maternelle ; 3 000 à 4 000 postes pour parvenir à des classes de 24 élèves en grande section, en CP et en CE1.

N'oublions pas en outre la loi pour une école de confiance et la mesure relative à l'abaissement de l'âge de l'instruction obligatoire de 6 à 3 ans, à laquelle nous sommes favorables mais qu'il faut financer. Nous rappelons que le principe de compensation pour les communes n'est toujours pas satisfait et nous réitérons notre inquiétude au sujet de l'incidence financière de cette mesure dans l'ensemble du territoire ; je pense notamment à Mayotte et à la Guyane.

Concernant la formation, nous ne pouvons que constater un recul des crédits de formation des personnels enseignants : pourquoi ?

S'agissant du statut des directeurs d'école, ces derniers ont besoin d'être davantage considérés, avec notamment des moyens supplémentaires.

Nous sommes plutôt satisfaits de ce budget, même si, ici ou là, nous notons des difficultés particulières, non pas uniquement dans l'enseignement, mais également, par exemple, dans le recrutement des AESH.

Nous ne pouvons que regretter, alors que vous avez partagé une vraie vision de l'enseignement de demain, qu'il n'y ait pas une vraie vision du partage des compétences et de l'implication de l'ensemble des acteurs de terrain. Monsieur le ministre, pourriez-vous revenir sur votre vision en ce domaine ? Le paquebot ne pourra pas tout régler avec un commandement unique. Les modèles des pays d'Europe du Nord vous font-ils rêver ?

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