Comme nos rapporteurs pour avis ont balayé un large éventail de sujets avec une rigueur comptable tout en apportant des observations non dénuées d'intérêt, j'insisterai seulement sur quelques points.
S'agissant de la transformation du CITE en prime, que nous ne discutons pas, nous nous interrogeons sur la cible. Le secteur du bâtiment est important pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, certaines constructions étant très consommatrices d'énergie. Ce secteur réunit deux fortes ambitions : la lutte contre la précarité énergétique et la rénovation des fameux 500 000 logements, objectif ambitieux qui figure toujours dans la loi. Comment parvenez-vous à conjuguer ces deux cibles, sachant qu'en s'intéressant aux seuls publics dits en précarité énergétique, on risque de laisser échapper des publics propriétaires aux revenus moyens ? Un couple dont les deux membres travaillent et dont le logement, situé dans un lotissement en zone périurbaine, mérite d'être rénové, pourra-t-il bénéficier de la prime ?
Quelle est, également, la cible de l'aide à l'acquisition de véhicules propres ? On nous a dit que cette prime avait parfois servi à changer de véhicule, mais à motorisation pas très propre, si je puis dire. Disposez-vous d'une ventilation des emplois de cette prime ?
Quant aux contrats de transition écologique, ils cibleront certes les territoires où les centrales à charbon doivent être supprimées, mais est-il prévu d'élargir le dispositif ? Certains territoires vont d'ores et déjà devoir engager l'après-pétrole ou l'après-chimie. Par exemple, dans la vallée de la Seine, qui compte beaucoup d'industries lourdes, notamment chimiques et pétrolières, seule la partie havraise est concernée puisqu'une centrale à charbon doit y être fermée. Je m'interroge sur la possibilité d'une réflexion plus large en réaction à la récente catastrophe de Lubrizol. Pour ces territoires qui souhaitent travailler sur leur attractivité, l'avenir pourrait passer par une mutation aidée par ce dispositif.
Pour les collectivités, notamment les communautés de communes, qui souhaiteraient prendre la compétence « transport » et devenir autorités organisatrices des mobilités, dans quelle action sont inscrites les aides dont elles pourraient bénéficier ? Lors de l'examen du projet de loi d'orientation des mobilités (LOM), on a évoqué la possibilité qu'elles bénéficient d'une fraction de la TVA, mais je n'ai rien vu. Ai-je mal regardé ou cela ne figure-t-il pas dans votre rapport ?
Enfin, nous aurions souhaité que la totalité de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) soit dédiée au compte d'affectation spéciale « Transition énergétique », alors que les deux-tiers sont affectés au budget de l'État.