Intervention de Sébastien Jumel

Réunion du mardi 22 octobre 2019 à 18h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Jumel, rapporteur pour avis :

La confusion qui préside à l'appréhension des différents avis – je risque d'en être moi-même victime – m'amène à une conclusion simple : ceux qui avaient fait l'apologie de l'évaluation aboutissent à une évaluation « bidon » ! Il est compliqué pour le Parlement de contrôler l'action gouvernementale – j'aurai l'occasion de développer mon point de vue lors de l'examen des crédits relatifs à l'industrie.

S'agissant des crédits alloués aux entreprises, je souhaite appeler votre attention sur quelques points. D'abord, vous avez « flingué » le réseau consulaire en métropolisant les chambres de commerce et d'industrie. Dans une ville moyenne comme la mienne – Dieppe –, la chambre de commerce s'est retirée de la gestion de l'aérodrome, du lien transmanche, qui emploie pourtant 400 marins et fait vivre la zone d'activité, et de l'organisation de la Solitaire du Figaro. Les collectivités locales ont dû reprendre la gestion de ces trois activités stratégiques…

Deuxième sujet : le FISAC. Avec « Action Coeur de ville », le Gouvernement est certes au chevet des villes moyennes et ceux qui sont dans le dispositif le mesurent avec satisfaction. Mais le FISAC était un dispositif intelligent qui permettait de tricoter du sur-mesure – notamment en milieu rural – et d'être au chevet des commerces, outils du vivre-ensemble. « Flinguer » le FISAC, c'est accentuer l'abandon des territoires ruraux. C'est ce que nous appelons le déménagement du territoire. Je suis attentif à la permanence d'une République une et indivisible, présente partout et pour tous, à la République qui prend aussi soin des entreprises. Votre décision de supprimer 155 emplois à la direction générale des entreprises souligne votre désengagement. Les intercommunalités sont offensives et volontaristes, mais elles sont perturbées par la suppression du FISAC, et ce renoncement de l'État.

Le transfert de la compétence économique aux régions ne doit pas conduire l'État à être spectateur, à renoncer à ses outils stratégiques et à sa fonction d'aménageur du territoire, de régulateur de la vie des entreprises, qui font la sève de nos territoires. Il n'y a pas que les métropoles dans la vie ! Il faut préserver et consolider l'intelligence, la vitalité, l'énergie et les emplois des territoires non métropolitains qui sont aussi la France et font sa diversité, ses atouts et ses savoir-faire. Ces pépites méritent notre attention. Je partage l'avis du rapporteur et sa dénonciation intelligente des désengagements de l'État.

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