Dans l'euphorie du Grand débat, Emmanuel Macron avait tenté d'expliquer à une soixantaine de maires ultramarins réunis face à lui que le fait que la vie soit si chère outre-mer était dû à la sur-rémunération des fonctionnaires, sur-rémunération qu'il s'était par ailleurs engagé à ne pas remettre en cause. Cette explication était non seulement inepte mais stigmatisante, son seul effet étant de monter les populations les unes contre les autres.
Il avait également pris l'engagement de désigner un délégué interministériel à la concurrence, nommé spécialement pour les outre-mer, car le bon ordre public et économique suppose que l'Autorité de la concurrence démantèle les filières et sanctionne les monopoles. Que s'est-il passé depuis ? Peut-être sera-t-il interrogé sur le sujet pendant son actuel déplacement dans les territoires de l'océan Indien.
Pour ma part, je citerai les propos de Mme Huguette Bello, face à la ministre des outre-mer : « La vie chère, la vie très chère, est généralisée. Elle exige donc que les indispensables revalorisations du SMIC, des retraites et des allocations s'accompagnent à La Réunion d'actions structurelles sur les prix ». Dénonçant ensuite « les mono, duo, oligopoles, les ententes de fait et les intégrations verticales », elle avait également rappelé que « le fléau de la vie chère n'était pas référencé dans le livre de référence du quinquennat pour les outre-mer », à savoir le Livre bleu. C'est une lacune majeure qui témoigne du manque de volonté du Gouvernement de s'en prendre à ce fléau de la vie chère et de lutter contre la paupérisation de nos populations d'outre-mer. Nous y voyons un abandon de nos concitoyens ultramarins.