L'agriculture subit de plein fouet les conséquences du dérèglement climatique. En 2100, le réchauffement pourrait atteindre 7 degrés supplémentaires. Deux années de sécheresse ont déjà beaucoup pénalisé une partie de la profession ; à l'avenir, le rendement souffrira davantage de l'augmentation des phénomènes climatologiques extrêmes, couplée à l'apparition d'organismes nuisibles et de maladies qu'il faudra gérer sans molécule. Nous nous devons de prendre en compte cette menace nouvelle dans nos politiques publiques.
Je salue donc le projet de loi de finances pour 2020, qui consacre une large partie du budget de la mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales » à des mesures agroenvironnementales et climatiques. À l'heure où les conditions de vie des agriculteurs sont déjà difficiles, la menace d'un moindre rendement est alarmante pour une profession qui, trop souvent, ne permet pas de vivre dans des conditions décentes.
Plus d'un suicide par jour : c'est la triste réalité du malaise du monde agricole. Nous avons la responsabilité de faire mieux pour les hommes et les femmes investis quotidiennement dans l'agriculture française. Ce chiffre concerne surtout les agriculteurs les plus pauvres, plus de la moitié d'entre eux étant bénéficiaires de la couverture maladie universelle, la CMU.
Faire mieux, c'est d'abord permettre aux agriculteurs d'être rémunérés comme il se doit par une meilleure répartition des valeurs au moyen de négociations commerciales équilibrées. Je me félicite de l'adoption par la commission des affaires économiques d'un amendement qui prévoit l'augmentation du nombre de médiateurs des relations commerciales agricoles.