Le Liban traverse une crise très grave. Depuis une quinzaine de jours, d'importantes manifestations de la population, des incidents et des tensions ont éclaté. Elles traduisent la crise de confiance d'un pays déjà fragilisé par son environnement régional, marqué par des conflits dont il tente de s'affranchir, et par une économie très faible.
Vous venez de le dire, et j'en informe l'Assemblée nationale, le Premier ministre Saad Hariri a démissionné il y a quelques instants, ce qui, d'une certaine manière, ne fait qu'aggraver la crise.
Dans ce contexte, la France défend deux convictions. La première est qu'il faut appeler les responsables libanais à tout faire pour garantir la stabilité des institutions et l'unité du Liban. Elles sont indispensables et nous ont permis, dans le passé, d'aider à la restructuration de l'État libanais, grâce à la conférence Cèdre, que vous avez mentionnée et que nous avons réunie il y a quelques mois.
La deuxième conviction de la France est qu'il ne peut y avoir de stabilité du pays sans volonté d'écouter les revendications de la population. Les responsables politiques libanais sont-ils décidés à « faire Liban » ensemble ? Font-ils passer l'intérêt collectif du pays avant leurs propres intérêts ? Telles sont les questions qui se posent après la décision du Premier ministre Hariri de se retirer.