Cela va bien sûr dans le bon sens, même s'il faut la mettre en perspective avec une insuffisance des financements que nous connaissons depuis longtemps, compte tenu du rôle de l'éducation nationale.
Nous avons conscience des efforts consentis par le Gouvernement pour l'instruction de nos enfants. Je pense particulièrement au dédoublement des classes de CP et de CE1 dans les réseaux prioritaires, au versement d'une prime aux enseignants en REP et REP+ ou encore à l'ambition de limiter à vingt-quatre le nombre d'élèves par classe en grande section, CP et CE1 dans l'ensemble du territoire avant 2022. Nous savons que ces réformes permettront un suivi plus personnalisé et facilitera la mise en place d'une pédagogie au plus près de l'élève. Vous avez choisi d'accorder la priorité au premier degré, où se construisent les bases des savoirs et des savoir-faire attendus dans le second degré. Je me réjouis aussi de votre décision de revenir sur les fermetures annoncées en juin et de rouvrir certaines classes à la rentrée, malgré leurs effectifs.
Nous avons également conscience que les maux dont souffre l'éducation nationale ne peuvent pas tous obtenir de réponse au sein de la présente mission. Néanmoins, il faut garder à l'esprit les nombreux chantiers : la formation des enseignants, la revalorisation de leur fonction, de leur image et de leur salaire, l'accompagnement et l'accueil de tous les élèves, qu'ils soient précoces, décrocheurs ou handicapés.
Nous avons bon espoir, monsieur le ministre, que, durant le quinquennat, vous apportiez sur chacun de ces points des réponses à une profession qui est en souffrance, alors même qu'elle est au coeur du projet républicain.
Pour ouvrir le débat budgétaire sur les problématiques prégnantes de l'éducation nationale, je défendrai, au nom du groupe UDI, Agir et Indépendants, un certain nombre d'amendements.
Nous aurons l'occasion de débattre des accompagnants des élèves en situation de handicap. Si des postes ont été créés, particulièrement ces deux dernières années, la situation ne saurait encore être parfaite. Nous considérons toutefois qu'il est nécessaire d'augmenter leur nombre et surtout de revaloriser leur fonction – j'aimerais pouvoir dire leur statut – et, bien sûr, leur salaire. D'ailleurs, lors des débats en commission, Mme la rapporteure pour avis a reconnu la faible attractivité de leur profession.
Nous aborderons également la nécessité de remédier au manque de médecins et de psychologues scolaires. Préparer la société de demain par une transformation de notre système éducatif nécessite aussi de se pencher sur le retard français en matière de rémunération des professeurs, et sans doute de repenser la politique d'orientation.
Vous savez aussi combien il nous paraît important que la situation des directeurs d'école évolue. Vous avez répondu à nos questions à ce propos en commission et lors de la séance de questions au Gouvernement du 22 octobre ; je n'y reviendrai donc pas.
Monsieur le ministre, nous aimerions obtenir une réponse concernant l'instruction obligatoire à 3 ans. Pouvez-vous confirmer que la compensation destinée aux communes a bel et bien été intégrée dans l'augmentation de 117 millions d'euros des crédits de l'action 01, « Enseignement pré-élémentaire » du programme 140, « Enseignement scolaire public du premier degré », et qu'elle sera versée l'an prochain ? Ou bien sera-t-elle versée dans deux ans, donc inscrite dans le projet de loi de finances pour 2021, après évaluation ? De nombreux maires s'interrogent. Pouvez-vous les rassurer, de sorte qu'il ne subsiste aucun doute ?
Notre groupe conçoit que la communication sur les politiques éducatives auprès des citoyens est importante. Néanmoins, nous nous étonnons de la somme qui y est consacrée dans le projet de budget pour 2020 – 4,4 millions d'euros, dont 200 000 pour la commande d'études et de sondages.
Monsieur le ministre, nous sommes conscients des actions menées et des décisions prises par votre ministère pour tendre à une véritable égalité des chances. Pour cette raison, nous vous renouvellerons notre confiance et voterons en faveur des crédits de cette mission. Toutefois, nous attendons de votre part des réponses qui nous rassureront, rassureront les communes et tous ceux qui oeuvrent chaque jour pour nos enfants – tous nos enfants – , afin qu'ils aient les moyens de réussir, de se cultiver, de s'épanouir, de préparer leur avenir.