Force est de constater que cette année, le budget de l'éducation est en hausse, ainsi que le taux d'encadrement des élèves, que l'école primaire est la priorité – ce dont je me réjouis sincèrement – et que les salaires des enseignants en REP augmentent.
Ces dernières semaines, l'actualité de l'école s'est accélérée : prise de conscience croissante du harcèlement et des violences à l'école, formation et appui sur les fondamentaux, débat sur le voile islamique pour les accompagnatrices scolaires, suicide d'une directrice d'école. Autant de sujets qui mériteraient d'être traités individuellement, mais j'irai à l'essentiel, car nous devons être pragmatiques.
Le premier point que j'évoquerai concerne ce tragique événement que nous avons tous suivi : le suicide de Mme Christine Renon, directrice de l'école Méhul de Pantin. Un tel drame suscite des interrogations et exige des réponses ; cela ne doit pas se reproduire. N'est-il pas temps de doter les directeurs et directrices d'école d'un véritable statut ? Quelles sont les mesures prévues pour soulager leur charge de travail croissante depuis des années et pour revaloriser leur rémunération, afin de rendre plus attractive la profession de ceux qui se trouvent en première ligne dans l'instruction de nos enfants ? Rappelons qu'un professeur des écoles ayant vingt-quatre années d'ancienneté gagne 2 000 euros par mois, sans possibilité d'heures supplémentaires.
Ma seconde question porte sur l'objectif ambitieux que le Président de la République, Emmanuel Macron, dévoilait le 25 avril : parvenir, d'ici à la fin du quinquennat, c'est-à-dire en trois ans, à ce qu'aucune classe de grande section, de CP et de CE1 ne compte plus de vingt-quatre élèves. C'est l'objectif affiché de classes « à taille humaine », dans toutes les écoles de la République. Cette annonce, au-delà de l'ambition qu'elle incarne, suscite un problème majeur : il faudra consentir un effort budgétaire considérable. Comment le Gouvernement compte-t-il financer une telle mesure ?