Mon amendement porte sur l'accompagnement des enfants atteints de surdité. Sur les plus de 10 000 élèves concernés, moins d'un quart bénéficie d'un accompagnement humain et seulement un tiers, de matériel adapté. Autant dire que ces élèves ne peuvent pas apprendre dans de bonnes conditions. Et, ce qui est terrible pour eux, c'est que la plupart sont obligés d'arrêter leurs études – non pas parce qu'ils sont moins intelligents que d'autres enfants, mais simplement parce qu'ils sont sourds et qu'en France, l'enseignement n'est pas adapté pour eux.
Pour ces enfants, le décrochage scolaire survient après l'âge de dix-huit ans : seulement 5 % de ceux qui sont atteints d'une surdité grave poursuivent leurs études dans l'enseignement supérieur contre 44 % de la population française du même âge. Les conséquences en sont terribles : leur niveau de diplôme est moins élevé – seulement un sourd sur dix parvient à obtenir un diplôme de l'enseignement supérieur, contre 30 % pour le reste de la population.
Il y a urgence à réagir pour que les enfants atteints de surdité puissent se sentir mieux et suivre une vraie scolarité. En effet, selon le ministère de la santé, 60 % de ces adolescents sont frappés de dépression parce que leur avenir est bouché, parce que les enseignements adaptés sont rares, parce que leur langue, la langue des signes, n'est pas enseignée partout.
Il est temps que ces enfants bénéficient d'une politique d'enseignement adaptée. Peut-être faudrait-il prendre en considération les propositions avancées le 18 juillet 2019 par la commission d'enquête sur l'inclusion des élèves handicapés dans l'école et l'université de la République, en particulier la proposition no 13, « Conforter les instituts nationaux de jeunes sourds et aveugles dans leurs missions et leur statut », et la proposition no 29, « Reconnaître la langue des signes française comme une langue vivante à part entière et développer partout les pôles d'enseignement pour jeunes sourds dès la maternelle ».