L'avis du Gouvernement est identique à celui de la rapporteure spéciale, mais je voudrais tout de même répondre aux différents arguments qui ont été exposés.
D'abord, reconnaissons que nous traitons ici d'un manque de l'éducation nationale, et ce depuis de nombreuses années. Ce manque reflète un problème à l'échelle de la société : les problèmes que nous rencontrons en médecine du travail se retrouvent dans d'autres administrations, et même dans le secteur privé. Il y a donc évidemment, comme vient de le dire la rapporteure spéciale, une vision systémique à adopter.
Répétons-le : il ne s'agit pas tant d'un problème budgétaire que d'un problème de ressources humaines. Le ministère a pris des dispositions avec les rectorats pour que le métier soit plus attractif, car ceux-ci sont en situation de proposer des rémunérations supplémentaires ; il reste que même avec ces mesures, nous avons toujours des difficultés à recruter.
Cela étant, nous ne restons pas inertes : le ministère travaille de manière collaborative avec d'autres secteurs – je pense évidemment aux partenariats avec les grandes mutuelles comme la MGEN, la mutuelle générale de l'éducation nationale. Ce partenariat produit de bons résultats, notamment pour tout ce qui a trait aux maladies psychologiques. Il y a aussi tout le travail que nous accomplissons avec le ministère des solidarités et de la santé pour assurer une plus grande coopération entre la médecine civile et la médecine de l'éducation nationale, qu'il s'agisse de la médecine du travail ou de la médecine pour les élèves. Des progrès conséquents sont à attendre, mais ils vont prendre du temps et ne requièrent pas forcément des augmentations budgétaires à ce stade.
Je voudrais par ailleurs m'inscrire en faux contre une prétendue diminution du nombre d'infirmières : non, leur nombre ne diminue pas en 2018-2019 par rapport à 2017-2018, pas plus qu'il ne diminuera en 2019-2020. Nous avons d'ailleurs plus de problèmes à pourvoir les postes de médecin que les postes d'infirmière.
Ces amendements soulèvent une véritable question, j'en suis d'accord. Il va y avoir des améliorations, y compris pour la médecine scolaire, dès 2019-2020 ; je pense en particulier à l'un des objectifs prioritaires du ministère, celui de la visite médicale systématique à l'âge de 3 ans, au lieu de 6 ans jusqu'à présent. C'est le travail avec le ministère des solidarités et de la santé, notamment la collaboration entre les écoles et les centres de protection maternelle et infantile qui nous permettra d'apporter cette amélioration.
Pour résumer et conclure, je dirai que l'année 2019-2020 sera celle des premières améliorations dues à une coopération plus forte notamment avec les administrations de santé et les mutuelles, aussi bien en médecine du travail qu'en médecine scolaire, et que, dans une perspective plus structurelle et plus systémique, un travail organisationnel plus que budgétaire reste à accomplir, pour lequel je suis bien entendu ouvert aux discussions futures avec la représentation nationale, en articulation avec celles que je mène avec les organisations syndicales.