La faute tient ensuite à l'objectif affiché du président Erdogan, qui suscite au moins autant d'inquiétudes que ses méthodes. Ankara prétend en effet procéder à la création d'une « zone sécurisée » afin d'y renvoyer les réfugiés syriens ayant trouvé asile sur son territoire. Au-delà des intérêts nationaux défendus par la Turquie, une telle initiative revient à nier les risques de heurts que suscitera nécessairement la création de ce qui peut s'apparenter à une prison à ciel ouvert. En procédant ainsi, la Turquie fait sciemment fi des conséquences de sa décision au niveau régional, alors même que celle-ci est de nature à créer un contexte propice à la naissance de nouveaux conflits armés, contribuant ainsi à alimenter une instabilité favorable, ici encore, à une résurgence de Daech.
Ces considérations, de même que les intolérables atteintes aux droits de l'homme commises par les forces turques, conduisent à exiger que la France ne demeure ni silencieuse ni oisive, et qu'elle soutienne sans ambiguïté les forces démocratiques syriennes.
Je souhaite remercier vivement la présidente de la commission des affaires étrangères, la présidente de la commission de la défense, ainsi que l'ensemble des présidents de groupe à l'origine de cette résolution. Ce texte démontre en effet, une fois encore, que notre attachement aux droits universels les plus fondamentaux dépasse largement nos clivages politiques et honore notre assemblée.
Pour l'ensemble des raisons que je viens de vous exposer, le groupe La République en marche votera en faveur de cette proposition de résolution. Il condamne avec force et détermination l'offensive militaire menée par la Turquie dans le Nord de la Syrie, non seulement en ce que celle-ci constitue une faute morale majeure, mais encore et surtout en ce qu'elle porte gravement atteinte à tous les droits humains auxquels peuvent légitimement prétendre nos amis et alliés kurdes.