Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du mercredi 12 juillet 2017 à 15h00
Renforcement du dialogue social — Article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

« Quelle époque ! Quelles moeurs ! » Comment, dans une assemblée qui, si souvent, retentit d'appels à la sécurité, peut-on avoir pour objectif de rassurer les délinquants ? Chère collègue Audrey Dufeu Schubert, vous évoquiez il y a un instant les sécurités qu'il faut donner en matière de licenciement : mais quelle vision avez-vous du patronat ? Tous les patrons ne sont pas des délinquants : ils n'ont donc pas besoin d'être rassurés au moment de devenir délinquants – car nous traitons de délinquants !

Il ne faut pas rassurer les délinquants : il faut les châtier rudement ! Les pauvres gens victimes de leur délinquance saisissent le conseil de prud'hommes. Au moment où intervient le jugement, ils ont déjà surmonté toutes les embûches ayant précédé le licenciement, puis le déroulement d'un licenciement où les décisions ont été prises contrairement à la loi. Ils ne viennent devant ce tribunal que pour faire respecter leur bon droit ! Fort heureusement, tous les licenciements ne finissent pas aux prud'hommes : cela voudrait dire que la classe patronale tout entière serait composée de délinquants ! Ce n'est pas le cas.

Il ne faut pas rassurer les délinquants, raison pour laquelle il ne faut pas fixer de plafond, de sorte qu'ils aient peur et qu'au moment de prendre leur décision, ils ne disent pas : « Je m'en fous : cela me coûtera tant ! » Le patron capable d'un licenciement abusif est capable de tenir ce raisonnement. Je vous invite à y réfléchir avec soin !

Il ne s'agit pas d'un tribunal arbitrant des licenciements, mais d'un tribunal jugeant d'actes contraires à la loi. Ce n'est pas une instance de réparation d'un licenciement, mais de réparation d'un délit : le licenciement abusif.

Voilà ce que je voulais vous dire : c'est pourquoi j'ai commencé par citer Cicéron et l'une de ses Catilinaires.

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