Intervention de Frédéric Petit

Réunion du mercredi 30 octobre 2019 à 9h35
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Petit, rapporteur pour avis (Diplomatie culturelle et d'influence) :

C'est la troisième année que je vous présente ce rapport. Plutôt que de vous en présenter une synthèse, je vais vous présenter une petite animation pour vous montrer comment fonctionne le programme 185 Diplomatie culturelle et d'influence, entre le programme 105 et le programme 151 dont Anne Genetet vient de parler. Dans le débat que nous venons d'avoir sur le glissement de la diplomatie, le programme 185 peut constituer une feuille de route pour notre commission. Je reviendrai en seconde partie de mon intervention sur l'Irak.

Voici à quoi ressemble, dans la tête de beaucoup de gens, notre diplomatie culturelle et d'influence :

Le cercle éclairé au centre représente ce que fait traditionnellement le ministère, et ce qu'il faisait déjà il y a vingt ans. J'ai volontairement laissé en gris le reste, les éléments dont le ministère ne s'inquiétait pas beaucoup : l'enseignement bilingue dans tous les pays, les Français dans le monde… On gérait tout ou on ne gérait rien.

Apparaissent maintenant les sujets que l'on appelle parfois les « irritants » : l'AEFE, le partenariat mondial pour l'éducation, Expertise France, le réseau culturel, etc. : ce sont ces étoiles. On s'aperçoit que, tant que l'action extérieure de la France est centralisée et administrée par Paris, il est difficile de savoir par où commencer : c'est cela qui doit changer fondamentalement.

Heureusement, on a commencé à simplifier et organiser un peu les choses : on a enlevé les experts qui se trouvaient un peu partout et créé Expertise France – c'était sous la précédente législature –, et repris le réseau de l'enseignement : l'AEFE gérera désormais un ensemble de partenaires de l'éducation, dont l'enseignement bilingue local et le « LabelFrancÉducation ». Ce sont ces bulles vertes.

Et surtout, nous avons éclairé l'ensemble de la scène : notre administration est maintenant beaucoup plus attentive à tout ce qui se passe dans le monde, même si ce n'est pas stricto sensu de l'action diplomatique.

Notre feuille de route pourrait consister à réorganiser notre vision de ces sujets de la façon suivante :

Si l'Agence française de développement (AFD) a rejoint Expertise France, il nous reste à régler le problème de Business France, dont le fonctionnement n'a pas encore évolué pour devenir un véritable opérateur de réseau.

Le réseau culturel est également un secteur mal organisé ; j'y inclus l'audiovisuel extérieur.

Dans le domaine de la recherche scientifique (partie droite), il y a encore beaucoup à faire : nous avons nos trois opérateurs – Campus France, l'agence Erasmus + et la commission des fouilles, peu connue mais très importante– , mais également nos unités mixtes internationales (UMI) et nos unités mixtes des instituts de recherche à l'étranger (UMIFRE), très peu connectées avec notre diplomatie, nos archéologues, dispersés aux quatre coins du monde, et enfin les campus binationaux au Sénégal, en Tunisie et en Côte d'Ivoire, qui commencent à démarrer.

Il nous reste à régler des sujets fondamentaux – toujours irritants – dont j'invite à nouveau notre commission à se saisir : la programmation pluriannuelle de la recherche notamment, mais également la mer et les océans, les forêts ainsi que les migrations, que l'organisation de notre administration ne nous permet pas de suivre correctement.

Je me permets d'ajouter à cette présentation une photo de la bibliothèque de l'université de Mossoul, qui vous fera certainement plaisir…

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