Je n'ai pas la même lecture que vous des programmes 150 et 231. Le budget du programme 150 Formations supérieures et recherche universitaire a baissé de 0,46 % l'année dernière et de 0,31 % cette année. Plus généralement, on constate une diminution de 10 % en cinq ans par étudiant. Quant au programme 231 Vie étudiante, certes il est en hausse de 67 millions, mais si on prend en compte l'inflation, il est plutôt en baisse. Or la pauvreté étudiante est vraiment préoccupante : 28 % des étudiants bénéficient de bourses qui n'ont pas été revalorisées en fonction de l'inflation depuis 2016 ; 20 % des étudiants vivent en dessous du seuil de pauvreté et 46 % sont contraints de travailler, ce qui a bien évidemment des conséquences sur la réussite de leurs études universitaires.
En 2017, Emmanuel Macron avait lancé un appel aux chercheurs, souhaitant que la France soit la patrie qui porte la recherche. Je ne sais comment elle la porte, à voir des doctorants et des postdoctorants compenser jusqu'à 1,2 million d'heures de cours pour des salaires de misère : 17 centimes en dessous du SMIC payés après plusieurs mois – un véritable phénomène d'uberisation, de clochardisation ! Cela représente 13 000 travailleurs pauvres. Quand on veut appuyer la recherche stratégique, on ne traite pas ainsi les doctorants et les postdoctorants.
Enfin, je tiens à alerter sur le retard de la France en matière de taux d'accès au doctorat qui est inférieur à la moyenne des pays de l'OCDE, et de 38 % inférieur à celui de l'Allemagne.