Cet amendement d'appel, que j'ai déposé avec le rapporteur spécial Fabrice Le Vigoureux, est issu des travaux que j'ai menés dans le cadre du printemps de l'évaluation budgétaire sur le patrimoine immobilier des universités. Il vise à demander au Gouvernement un rapport afin de proposer, dans le cadre du prochain projet de loi de finances, un indicateur de performance de gestion conditionnant les subventions publiques à la bonne gestion du parc immobilier des universités. Cet indicateur pourrait reposer sur le ratio entre la gestion du patrimoine immobilier et le niveau de subvention alloué par le budget du ministère.
J'ai pu constater que certains biens de prestige, sous-utilisés et mal exploités, causaient des pertes à certaines universités, les privant de moyens propres que le budget de l'État venait abonder pour assurer l'exercice de leurs missions. Je pense, en particulier, au patrimoine immobilier de la chancellerie des universités de Paris, et notamment aux biens d'apparat sous-exploités qui ne bénéficient que marginalement au public universitaire, que sont le domaine de Richelieu, dont l'équilibre n'est assuré que par la perception de subventions de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC), et la villa Finaly à Florence, cette dernière accusant un déficit de près de 200 000 euros par an.
Ces biens avaient déjà suscité, en 2014, les critiques sévères de la Cour des comptes quant aux frais d'entretien qu'ils généraient et qui grevaient le budget de la chancellerie des universités, alors que celle-ci bénéficie de subventions publiques pour entretenir son patrimoine. De plus, la chancellerie n'a pas été capable de présenter un schéma directeur de stratégie immobilière.
Même si ce sujet recouvre aussi celui de l'acceptation des legs conditionnés, que je suggère d'interdire purement et simplement car ils limitent la valorisation qui peut en être faite, des marges de manoeuvre existent néanmoins, sachant qu'une mauvaise gestion, par effet de vases communicants, implique une mauvaise consommation des deniers publics. Cet indicateur permettrait donc de responsabiliser les acteurs sur la gestion de leurs biens de prestige, d'avoir connaissance du taux de bonne gestion et d'inciter les universités à améliorer la gestion de ces biens de prestige.