Depuis plusieurs années, nous constatons le désengagement financier continu de l'État. Je vous ai bien écoutée, madame la rapporteure spéciale, et j'ai retenu que vous entendiez abonder cette ligne. Je persiste à penser, cependant, que ce serait une erreur de diminuer les crédits. Du reste, je ne suis pas le seul à le penser : des personnes qualifiées, de nombreux élus locaux de tous bords, l'Alliance Villes Emploi, les acteurs issus de la société civile ont pris position sur ce sujet.
Les maisons de l'emploi ne sont pas assimilables aux autres acteurs publics de l'emploi, comme Pôle emploi, les missions locales ou Cap emploi pour les personnes à mobilité réduite. Elles sont des outils d'ingénierie territoriale, leur coeur de métier n'est pas forcément celui des autres structures. Elles font de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, c'est-à-dire adaptent les aptitudes des demandeurs d'emploi aux besoins des entreprises ; elles pilotent les clauses d'insertion dans les marchés publics en agissant comme un guichet unique en direction des donneurs d'ordres publics, des entreprises et des structures d'accompagnement des demandeurs d'emploi ; enfin, elles organisent les actions liées à la création ou à la reprise d'entreprise, notamment le parrainage des jeunes créateurs. Leur force réside dans des diagnostics territoriaux précis, dans leur parfaite connaissance du territoire et dans leur capacité à animer une plateforme collaborative qui regroupe tous les acteurs publics économiques et associatifs.
Avec l'ambition du Président de la République d'investir pour l'emploi et la formation, nous avons plus que jamais besoin des maisons de l'emploi, des acteurs de proximité incontournables et parfaitement efficients. C'est la raison pour laquelle, à travers l'amendement II-CF357, je propose de maintenir le soutien de l'État à hauteur de 10 millions d'euros – une baisse cependant significative puisqu'en 2017, 23 millions d'euros figuraient à la même ligne.