Il ne faut pas être hostile à une réforme parce qu'elle viendrait de la majorité ou parce qu'elle aurait pour ambition de s'adapter au monde moderne. Si je suis méfiant, c'est parce que certaines réformes, notamment des finances publiques, obéissent surtout à une logique d'économies. Là est l'ambiguïté : cette réforme a-t-elle pour objectif de réaliser des économies ou d'adapter les services fiscaux aux données modernes ?
Attention à la numérisation ! On croyait, il y a une dizaine d'années, qu'elle permettrait de réaliser des gains de productivité considérables, notamment à l'ex-DGCP (Direction générale de la comptabilité publique). Or la plupart de ces gains de productivité ont été absorbés par les progrès qualitatifs des administrations, qui répondent désormais très rapidement, par e-mail ou par téléphone. En outre, le territoire est dissymétrique. Par exemple, il arrive que, dans la partie orientale du Vaucluse, où se trouve ma circonscription, le téléphone soit indisponible pendant quinze jours. La numérisation est donc un concept pertinent pour les personnes qui habitent en ville.
Par ailleurs, en matière d'économies, l'approche étant la même dans toutes les administrations, les fermetures de services publics se sont concentrées aux mêmes endroits. Ainsi, on a vu disparaître, dans une même ville, le bureau de poste, la perception…
Enfin, les personnes ne sont pas interchangeables. On va concentrer le service aux entreprises dans une ville et le service aux particuliers dans une autre, mais si les agents doivent faire 30 ou 40 kilomètres pour aller travailler, il peut être difficile pour leurs conjoints de s'adapter au changement. Pour toutes ces raisons, je suis assez réservé sur cette réforme.