Je ne peux que vous rejoindre lorsque vous soulignez les problèmes liés aux trafics, qui sont en recrudescence dans la zone couverte par la DI Antilles-Guyane. J'ai moi-même enquêté, en ma qualité de rapporteur spécial, sur le phénomène très particulier des « mules », qui partent la plupart du temps de Guyane et atterrissent à Orly, dont ma circonscription est voisine. Il s'agit d'une véritable catastrophe humanitaire. Ces personnes, qui transportent des capsules de drogue, qu'elles ont très souvent ingérées, sont envoyées en Europe par avion, atterrissent à Orly et, lorsqu'elles se font prendre par la douane, viennent engorger le TGI de Créteil – sans parler de leur situation sanitaire, qui est très difficile à gérer. C'est un problème pour ces pauvres personnes, qui sont exploitées, pour les douaniers, dont la mission n'est pas de les accompagner en voiture à l'Hôtel-Dieu, et pour les tribunaux, qui sont engorgés. Bref, c'est un problème global, contre lequel il faut lutter.
Le Gouvernement a présenté un plan d'action interministériel qui s'applique depuis le 1er avril. Il est évidemment un peu tôt pour en tirer les enseignements. Je crois, pour ma part, que la seule manière de lutter efficacement contre ce phénomène est d'empêcher absolument les « mules » de décoller de Cayenne. C'est l'objet du plan gouvernemental. Je ne suis donc pas certain que le recrutement de vingt-deux agents supplémentaires au sein de la DI Antilles-Guyane soit la solution idoine. En tout état de cause, je vous propose que nous attendions d'avoir un peu de recul sur le plan gouvernemental qui est appliqué depuis maintenant six mois et que nous nous donnions rendez-vous lors du printemps de l'évaluation pour examiner les éventuels gains d'efficacité apportés par ce plan. Je peux m'engager, à titre personnel, à défendre, le cas échéant, votre proposition dans un an, lorsque nous aurons un peu plus de recul sur l'efficacité de ce plan.