Cette nouvelle approche est aussi un levier de redéploiement de nos moyens d'action à travers le monde, selon nos priorités thématiques et géographiques, et je pense d'abord à notre relation à l'Afrique.
Comme je l'ai plaidé dans un rapport remis en août dernier au Premier ministre, il faut mettre en oeuvre la priorité africaine de notre diplomatie en activant tous les leviers : dans les ambassades, parmi les opérateurs, mais aussi dans nos territoires en France, où des forces sous-utilisées car mal sollicitées peuvent être mises en relation avec l'Afrique subsaharienne dans sa diversité.
C'est le principal enjeu du sommet Afrique-France qui se tiendra en juin 2020 à Bordeaux sur le thème de la ville durable et qui devra catalyser la nouvelle donne territoriale entre la France et l'Afrique.
Le Quai d'Orsay dispose de suffisamment de ressources humaines de grande qualité pour pouvoir faire preuve d'ambition, à condition de renouveler les approches pour se donner les moyens d'aller chercher les nouvelles ressources là où elles se trouvent.
À ce titre, je salue la relance exemplaire de l'enseignement français à l'étranger et l'accroissement de la dotation de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger, l'AEFE, que j'avais appelé de mes voeux lors du Printemps de l'évaluation. En 2020, l'Agence sera enfin dotée de moyens à la hauteur de sa stratégie innovante de développement afin de répondre à l'objectif fixé par le Président de la République qui souhaite que les effectifs d'élèves doublent d'ici à 2030.
L'apport net de 25 millions d'euros supplémentaires financera des mesures de soutien aux établissements actuels et d'appui à l'arrivée de nouveaux établissements partenaires. Nous pourrons également former, à l'étranger, des enseignants qualifiés recrutés sur place.
Là encore, à rebours des anciennes approches malthusiennes, l'ensemble du réseau diplomatique devra être proactif et prospectif pour appuyer l'Agence dans sa démarche de développement.
Je souhaite également saluer l'effort d'augmentation des enveloppes de l'immobilier à l'étranger, afin de rebudgétiser une dépense essentielle qui était menacée par la forte baisse des droits de tirage du ministère sur le compte d'affectation spéciale « Gestion du patrimoine immobilier de l'État », alimenté par le produit des cessions immobilières.
En effet, après plusieurs années de belles ventes, les perspectives de cessions significatives se raréfient.