Dans un monde instable, marqué par la multiplication des crises et par la remise en cause des règles du jeu multilatéral, un monde en état d'urgence environnementale, un monde riche en horizons nouveaux, mais aussi en défis sans précédents, la France conduit une diplomatie à la fois audacieuse et pragmatique pour défendre les intérêts de nos concitoyens et les valeurs qui nous rassemblent.
En 2020, au-delà du traitement des crises, qui continuera à occuper une grande partie de l'agenda, trois chantiers nous mobiliseront de façon prioritaire. Le premier est la construction d'une véritable souveraineté européenne, indispensable si nous voulons avancer ensemble sur l'Europe de la défense, apporter une réponse commune au défi des migrations, accomplir un saut industriel et technologique massif et peser face aux géants économiques et politiques que sont les États-Unis, la Chine, l'Inde ou le Brésil.
Le deuxième est la consolidation du multilatéralisme renouvelé dont nous avons jeté les bases au cours des derniers mois en lançant des coalitions d'actions pour réunir ce que j'appelle les puissances de bonne volonté sous la bannière de la coopération internationale, comme nous le faisons en particulier avec l'Allemagne au sein de l'Alliance pour le multilatéralisme. Vous le savez : tous les défis d'aujourd'hui, qu'ils soient sécuritaires, environnementaux, technologiques ou commerciaux, exigent des solutions collectives.
Je nommerai le troisième chantier « les batailles nouvelles de l'influence ». Dans un contexte d'extension de la compétition internationale à tous les aspects de la vie culturelle et sociale, la culture, l'information et le développement sont devenus de nouveaux attributs de puissance. Nous devons en tirer toutes les conséquences.
Voilà le cap que nous nous sommes fixé. Pour le tenir, nous avons besoin de moyens à la hauteur de nos ambitions et surtout à la hauteur du moment de reconfiguration de l'ordre international que nous vivons actuellement. C'est pourquoi le budget de mon ministère passe pour la première fois le seuil des 5 milliards d'euros, s'élevant à 5,015 milliards d'euros en crédits de paiement, soit une hausse de 138,5 millions d'euros par rapport à la loi de finances initiale pour 2019.
Pour répondre à quelques orateurs précédents, je tiens à signaler que cela fait donc bien longtemps que le budget de ce ministère n'avait pas connu une telle hausse.