Intervention de Muriel Pénicaud

Séance en hémicycle du mercredi 12 juillet 2017 à 15h00
Renforcement du dialogue social — Article 3

Muriel Pénicaud, ministre du travail :

Merci de m'écouter, cela fait partie de la discipline républicaine. Il s'agit dans cette tribune des investissements étrangers, lesquels représentent 2 millions d'emplois directs en France, et 3 ou 4 millions d'emplois indirectement, si l'on tient compte de l'« écosystème » global. Ce sont plus de 30 000 emplois qui ont ainsi été créés ces deux dernières années : si cela ne sauve pas la France du chômage, cela sauve tout de même l'équivalent d'une ville par an.

Que disent ces 52 chefs d'entreprise, qui dirigent les filiales françaises de ces groupes étrangers ? Je peux en témoigner pour les avoir beaucoup vus pendant trois ans : ils passent leur journée à essayer de convaincre leurs états-majors au Japon, en Allemagne, au Danemark ou aux États-Unis d'investir en France pour créer des emplois. Or les deux principales difficultés qu'ils rencontrent sont d'une part l'incompréhension du code du travail et sa rigidité – il ne s'agit pas de ses principes, puisque les mêmes groupes investissent dans d'autres pays européens qui, à peu près, les partagent – et d'autre part l'incertitude juridique permanente dont l'un d'entre vous a fait état. Voilà ce à quoi nous devons nous attaquer.

Troisième élément enfin : Kantar Media, que vous connaissez, a réalisé une enquête pendant deux années consécutives auprès de mille PME et investisseurs. Que disent-ils ? Que le premier frein, en partie immatériel et psychologique, est la rigidité et l'insécurité liées au code du travail. Je n'invente rien, ce sont les entrepreneurs qui parlent ! Ce n'est pas une approche idéologique de ma part : je me fiche complètement de savoir si les mesures que nous proposons sont libérales ou non ! Tout ce que je souhaite, c'est que nous trouvions ensemble des solutions qui marchent pour les entreprises qui veulent créer des emplois. Voilà notre but, et le but de cette loi.

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