Intervention de Vincent Ledoux

Séance en hémicycle du jeudi 31 octobre 2019 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Mission aide publique au développement (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVincent Ledoux, rapporteur spécial de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

La question internationale, et plus particulièrement celle de la coopération, mériterait d'être davantage traitée par nos élus municipaux, avec l'aide de leurs associations faîtières mobilisées en ce sens. Les planètes sont alignées pour que les collectivités s'engagent dans cette aventure humaine formidable : nous avons à la fois la perspective du sommet Afrique France et de la Saison Africa 2020, un récit national et un budget !

Les crédits que nous voterons ce soir n'épuisent pas non plus la totalité de la finance inclusive pour le développement. J'appelle ainsi votre attention, mes chers collègues, sur les transferts d'argent des citoyens expatriés vers leurs familles restées au pays. Ces transferts devraient, me semble-t-il, être mieux orientés vers la création de richesses et d'emplois, c'est-à-dire vers l'investissement productif. Voilà un axe de progrès sur lequel nous pouvons travailler, avec les diasporas et les États partenaires.

Nous recevions par exemple hier une délégation du Congo-Kinshasa, dont les ressortissants expatriés envoient tous les ans, vers leur pays d'origine, l'équivalent du budget national de leur pays. Au début du mois d'août dernier, le Président de la République a opportunément réuni les diasporas africaines, ce qui constituait une reconnaissance naturelle de leur richesse et de leur valeur dans la nation française : les membres de ces diasporas sont les ambassadeurs de l'Afrique en France, mais aussi ceux de la France en Afrique.

Nous devrions aussi mieux accompagner et soutenir les projets que de plus en plus de jeunes d'origine africaine ambitionnent de développer dans le pays de leurs parents, en les aidant à construire leur business plan et en accompagnant le développement de leurs projets à l'étranger. Il y a aujourd'hui un trou dans la raquette : il faudra y remédier.

Enfin, si les Français plébiscitent notre politique d'aide au développement, cette dernière manque d'une véritable dimension de communication et de promotion auprès du grand public. Le baromètre de l'AFD atteste d'ailleurs du défaut d'information des Français sur la politique de développement : 77 % d'entre eux se déclarent mal informés et sont sceptiques quant à son efficacité. Les sondeurs nous expliquent que « ce jugement est très lié au sentiment d'information sur la politique d'aide au développement de la France ». Des progrès doivent donc être effectués, en concentrant l'énergie de tous les acteurs du développement et en favorisant la construction d'un véritable récit franco-africain. Modifier les terminologies – comme nous en discutions précédemment – ne servirait à rien si nous ne réformions pas en profondeur nos modes d'approche et de pensée. Un important travail est donc devant nous.

Pour conclure, mon groupe est favorable au vote des crédits de la mission.

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