Avec de pareilles déclarations, notre aide publique au développement a carrément du cynisme dans l'aile ! Ne nous y trompons pas, l'aide publique au développement ne réduit pas les mouvements de population, bien au contraire. Mais, pour en faire le contraire de ce qu'elle est, on fait le contraire de ce qu'elle suppose : en 2017, on a ainsi financé les gardes-côtes libyens avec le fonds fiduciaire d'urgence de l'Union européenne pour l'Afrique – ces mêmes gardes-côtes qui sont coupables d'exactions et avec lesquels l'Italie vient de conclure un nouvel accord.
Je regrette que l'aide publique au développement, qui est pourtant notre meilleur instrument de lutte contre la pauvreté et contre les inégalités dans le monde, soit ainsi mise en péril par de grandes annonces qui ne servent finalement que des mesquineries. Je sais que nous aurons un débat important, sans doute l'année prochaine, sur les objectifs et l'ampleur de la politique d'aide publique au développement de notre pays. Pour l'heure, au vu de ce budget et des orientations prises depuis deux ans – je ne parle pas des discours, mais de la réalité – , la déception est totale : nous dénonçons un problème non seulement budgétaire, mais encore d'orientation.