Intervention de Patrick Loiseau

Séance en hémicycle du lundi 4 novembre 2019 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Écologie développement et mobilité durables

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Loiseau, suppléant M Jimmy Pahun, rapporteur pour avis de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

Si je m'exprime au nom du rapporteur pour avis du budget des affaires maritimes, M. Jimmy Pahun, qui ne peut être parmi nous cet après-midi, j'ai moi aussi plaisir, en tant que député d'une circonscription littorale et d'un département résolument maritime, la Vendée, à évoquer les affaires maritimes dans l'hémicycle. Je remercie M. Ahamada, rapporteur spécial, et tous ceux de nos collègues qui interviennent au quotidien sur les questions maritimes, car nous partageons une idée : les 11 millions de kilomètres carrés de la zone économique exclusive française ne doivent plus être le simple objet d'une satisfaction stérile mais bien le support d'une ambition – l'ambition maritime de la France, qui s'exprime dans l'excellence de ses centres de recherche et de ses entreprises, et qui se révèle dans le budget des affaires maritimes.

En 2020, ce dernier sera stable, ce dont on ne peut que se réjouir. Si les autorisations d'engagement du programme 205 connaissent une légère baisse, passant de 163 millions d'euros en 2019 à 156 millions d'euros en 2020, les crédits de paiement se maintiennent à hauteur de 157 millions d'euros. Les crédits relatifs aux ports augmentent quant à eux légèrement pour atteindre près de 101 millions d'euros en 2020. Je souligne ce point car il traduit l'effort consenti depuis deux ans pour combler le sous-financement du dragage des grands ports maritimes, un sujet sur lequel les rapporteurs pour avis de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire n'ont cessé d'alerter le Gouvernement au cours des années passées.

Rappelons cependant que le budget des affaires maritimes est calculé au plus juste et qu'il doit être préservé dans la durée. Il faut pérenniser les moyens financiers, mais aussi les moyens humains. À ce propos, il est regrettable que cette année encore, il soit prévu de réduire les effectifs des affaires maritimes, qui perdront dix-neuf ETPT. C'est loin d'être négligeable pour une administration dont les effectifs sont faibles mais dont le rôle est essentiel pour la sécurité et la sûreté maritimes.

En 2019, deux naufrages ont mis en lumière l'importance de ces missions : celui d'un navire de commerce italien, le Grande America, et celui d'une vedette de la SNSM aux Sables-d'Olonne, en Vendée. Dans le premier cas, tous les services ou presque qui concourent à l'action de l'État en mer ont été sollicités pour évacuer les vingt-six hommes d'équipage du navire en flammes, pour tenter d'éteindre l'incendie puis pour guetter et prévenir tout risque de pollution. Malgré l'intervention du remorqueur Abeille Bourbon, d'un avion de surveillance maritime Falcon 50 et de la frégate multi-missions Aquitaine, sous la coordination du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage – le CROSS – d'Étel, le Grande America a sombré.

Je tiens à rendre hommage aux administrations et aux agents qui assurent l'action de l'État en mer, c'est-à-dire la sécurité et la sûreté maritimes, la lutte contre la pollution et les trafics ou encore le contrôle des pêches. De même, je tiens à rendre hommage aux sauveteurs bénévoles de la SNSM qui, aux côtés des services de l'État, concourent aux opérations de surveillance et de sauvetage en mer. En juin, trois d'entre eux sont morts en mer. C'était aux Sables-d'Olonne. Dans les grosses vagues, les carreaux de la passerelle ont éclaté. Privé de ses moteurs, le bateau s'est mis en travers de la lame et la quantité de mer embarquée l'a fait chavirer.

Ce drame nous rappelle la mission des sauveteurs en mer et les risques qu'ils prennent pour l'assurer. Plus de 4 400 sauveteurs embarqués bénévoles se répartissent entre 187 stations permanentes le long des côtes françaises. En 2017, ils ont porté secours à plus de 8 000 personnes, plaisanciers ou pêcheurs. C'est au nom de l'ensemble des sauveteurs que je remercie Mme Borne, M. Darmanin et M. Djebbari pour leur décision d'augmenter de 4,5 millions d'euros la subvention accordée à la SNSM. Cette somme leur permettra de répondre à leurs besoins en formation et de financer le renouvellement de leur flotte.

Faire valoir l'ambition maritime de la France oblige à voir grand, à prendre du recul, à se projeter. Il ne faut pas en oublier les hommes et les femmes qui la concrétisent chaque jour. Voilà pourquoi je tenais à insister sur leur rôle et sur tout ce que la France et les Français leur doivent.

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